HISTOIRE & PROJET

La Friche de Mimi est née dans les années 2000, au milieu de la Cour Vergne, un îlot artistique voulu par une mécène, Mimi Vergne, dans le quartier populaire de Figuerolles, à Montpellier. Ce n’était au départ qu’un lieu d’accueil pour plusieurs structures culturelles et artistiques. De cette contrainte « d’être ensemble » dans un même lieu, les acteurs de la Friche ont su créé un collectif, un lieu « intermédiaire », un de ces « nouveaux territoires de l’art, qui posent de manière originale et singulière les conditions de production et donc de réception de l'acte artistique", pour reprendre les mots du créateur de la Belle de Mai, à Marseille, dans un rapport resté célèbre sur les friches artistiques.

Après Mimi, un nouvel élan

La Friche de Mimi aurait pu continuer là, dans cet écrin de bois des anciens entrepôts Vergne, mais Mimi la mécène s’en est allée juste avant d’atteindre son siècle. La situation était viagère, tous les occupants le savaient. Et malgré une longue période de flou, chacun savait aussi que la puissance publique ne sauverait pas la Cour Vergne. Montpellier est toujours passé à côté de l’histoire des friches artistiques.

Pourtant, le collectif de la Friche de Mimi a su réussir là où d’autres expériences ont échoué : dans la transversalité et la pluridisciplinarité. C’est dans une autre friche artisanale, à Lavérune, que leur aventure se poursuit. Séduite par l’énergie collective et l’esprit des acteurs de la Friche, Magali Richard les accueille sur son site artisanal, dont elle veut dédier une large part à l’art et à la culture.

Lieu d'expérience inédite

Le projet friche à Lavérune est une expérience inédite sur le territoire de la Métropole. C'est une rencontre et un travail de réflexion et d'échange entre une entreprise privée (Richard Carrelage) et une association culturelle (FRiCHEMiMi). Ces deux mondes s'associent pour partager ensemble une aventure commune et mener à bien le sauvetage, le déménagement et l'installation de la friche de Mimi sur le territoire de la Métropole3M à Lavérune.

Le projet comprend une véritable réflexion architecturale sur la réhabilitation du lieu (anciens entrepôts de fabrication), réflexion conduite par un jeune cabinet d'architectes ( Cabinet - Cabinet Montpellier ), ainsi qu'une véritable prise de risque sur la mise en place financière du projet pour les deux partis. C'est plus de 300 000 euros de travaux d'aménagements souscrit sous forme de prêt par la SCI JUlLIE et un engagement de 15 ans de la FRiCHEMiMi à rembourser ce prêt sous forme de loyer.

Ce lien atypique entre une entrepreneuse et une structure culturelle, l'ambition du projet, cette envie de partager et de croiser le monde de l'entreprise et de la culture impulse à FRiCHEMiMi une forte énergie que nous souhaitons faire partager à tous ceux qui viendront soutenir le projet et l'alimenter de leurs réflexions et de leurs idées.

Un esprit du collectif

Nouveau lieu, nouveau territoire, mais un même projet, fondé sur plusieurs principes.
D’abord, l’idée fondamentale que le fameux « vivre ensemble » passe avant tout par des usages communs, et des temps de rencontres, fortuites et désintéressées.

Basée sur la mutualisation de l’espace et la solidarité économique, la Friche est avant tout un lieu de fabrique, reconnu comme tel dans la profession artistique.

C’est également un lieu vivant, un lieu d'émergence, ponctué de créations communes, d’expérimentations transversales, dans lesquels les membres du collectifs, comédiens, chorégraphes, plasticiens, vidéastes ou constructeurs, doivent converger vers une forme artistique nouvelle. Une forme éphémère, d’où jaillissent des questions qui vont nourrir le travail de chacun. Ce n’est pas une pluridisciplinarité juxtaposée, c’est une discipline transversale de travail, dans le temps du collectif.

Ni amateur ni commercial, le collectif, formé de professionnels reconnus ou émergents, n’est pas seulement un collectif artistique. C’est une cellule hybride dédiée aux développements de projets artistiques. Elle accueille tous les métiers : artistes, diffuseurs, producteurs ; et toutes les disciplines : spectacle vivant, arts plastiques, arts visuels, dès l’instant qu’ils adhèrent aux principes communs de la mutualisation et de la transversalité.

En cela, la Friche n’est ni une institution, ni un îlot autonome. Elle est un lieu intermédiaire, le chainon manquant du territoire métropolitain.